L'attentat contre Charlie Hebdo
Une attaque islamiste contre le site satirique a décimé la rédaction, parmi les douze morts figurent les célèbres humoristes Cabu (76) et Wolinski (80).
La vidéo ci-dessous montre les terroristes exécutant un policier blessé et à terre. Il s’appelait Ahmed Merabet et avait 42 ans.
Voici ce que l’on comprend des paroles dans la vidéo:
Terroriste s’approchant du policier à terre: « Tu voulais nous tuer, hein? ».
Le policier: « Non c’est bon chef! ». (Il est dans l’incapacité de riposter).
Terroriste: « C’était pas un algérien, C’est bon. »
Le policier, Ahmed Merabet, était d’origine algérienne en fait. Les terroristes ont perpétré cette attaque pour « venger le prophète » qui a été l’objet de dessins satiriques dans ce journal parmi d’autres.
Les terroristes étaient 2. Cela s’est passé ce matin 7 janvier vers 11 h30, boulevard Richard-Lenoir à Paris. Ils savaient apparemment qu’une réunion de la rédaction se tenait à ce moment là. Ils se trompent d’abord d’immeuble. Il se sont fait ouvrir la porte par la journaliste Coco sous la menace de leurs armes, qui les amène d’abord à l’étage au-dessus, mais est obligée ensuite de leur montrer le bon étage.
Ils abattent d’abord le dessinateur Charb puis ont mitraillé les autres journalistes. Ils ont crié Allahou Akbar! en sortant de l’immeuble puis « On a tué Charlie Hebdo! ».
Le plan vigipirate a été déclenché et 3000 policiers lourdement armés sont déployés, notamment dans les transports publics. Ils ont été dentifiés. Il s’agit de deux frères Cherif (32) et Sadi Kouahi (34). Une autre personne, Hamyd Mourad vivant en région parisienne, un étudiant de 18 ans, s’est rendu à la police mais son implication n’est pas avérée.
Les deux frères nés à Paris ont été élevés en foyer à Rennes après la mort de leurs parents algériens. Cherif a participé à des entrainements au Yemen et travaillait comme livreur de Pizza à Paris.
Cherif, à gauche sur la photo a déjà fait de la prison pour avoir fait partie d’une filière jihadiste.
Une nouvelle édition du journal sortira néanmoins, et au lieu des 60 000 exemplaires habituels, sortira à 5 millions d’exemplaires, grâce au soutien d’autres journaux et a une demande très forte.
Dénouement: Le lendemain, 9 janvier, pris en chasse par les gendarmes, les deux frères se réfugient dans une entreprise à Dammartin-en-Goël. Un employé s’était réfugié dans une salle fermée, ce qu’ils ignoraient. Vers 17 heures l’assaut a été donné par le GIGN et alors qu’ils tentaient une sortie en tirant sur les gendarmes, ils ont été abattus. Un membre du GIGN est blessé.
Les victimes
Ce sont 5 dessinateurs, deux chroniqueurs dont une femme, un employé du journal et un autre de l'immeuble, un visiteur, et deux policiers. Plusieurs autres dessinateurs ou journalistes n'étaient pas présents ou ont échappé aux rafales de balles.
Charb (Stéphane Charbonnier
Dessinateur et rédacteur en chef, controversé pour ses images de Mahomet quelque fois drôles, d'autres fois injurieuses. Il était considéré comme cible privilégiée d'Al-Qaida. Il était en permanence sous la protection de deux policiers, qui sont morts en revenant au journal. C'est lui que les terroristes ont abattu en premier.
Cabu (Jean Cabut)
Dessinateur. En 60 ans de carrière il a produit 35000 dessins, dont ceux de la bande dessinée Le grand Duduche.
Georges Wolinski
Originaire de Tunisie où il est élevé par ses grands parents, car il a perdu ses parents jeunes, tout comme les deux terroristes. Il a contribué a tous les journaux de gauche de France, et à Paris Match. Quand on lui a parlé de sa mort il demandait en plaisantant que l'on inscrive sur sa tombe "Les gens croient que Wolinski est un fou parce qu'il se comporte comme un fou, mais la vérité est qu'il est vraiment fou.". Il est spécialisé dans les dessins salaces.
Tignous (Bernard Velhac)
Dessinateur. Sa grand-mère l'appelait Tignous, ce qui signifie teigneux ou petite peste en patois.
Honoré (Philippe Honoré)
Un des cinq dessinateurs assassiné, il travaillait pour le journal depuis 1992, il est l'auteur du dernier dessin publié avant l'attentat. Celui-ci présente le leader de l'état islamique Abu Bakr Al Baghdadi, offrant ses voeux avec cette phrase "Et surtout la santé!".
Oncle Bernard (Bernard Maris)
Originaire de Toulouse, franc-Maçon et économiste, altermondialiste, il a écrit plusieurs livres sur l'économie qu'il essaie de rendre compréhensible au public. Il a travaillé pour plusieurs journaux dont Charlie Hebdo dont il était actionnaire.
Elsa Cayat
Psychanalyste de profession, elle tenait la chronique "Charlie Divan" sur ce sujet dans le journal. Les deux terroristes ne lui ont pas laissé le temps de les examiner, c'est sans doute dommage.
Mustapha Ourrad
Algérien, orphelin lui aussi, il travaillait au journal comme correcteur après plusieurs autres journaux. On le disait cultivé et aimant pratiquer l'autodérision.
Michel Renaud
Il ne faisait que passer au journal. Cabu lui avait prêté des dessins pour la biennale Clermont-Ferrand dont il était adjoint au maire et il était venu les lui rendre. Il avait été invité à assister à cette conférence à titre amical en retour à l'invitation de Cabu à la biennale.
Ahmed Merabet
D'origine algérienne, il était très fier d'avoir réussi son examen pour pouvoir entrer dans la police. Il accompagnait l'autre agent dont la voiture à bloqué celle des terroriste. Blessé par une rafale, il tombe à terre alors un des deux terroristes s'approche et l'achève d'une balle dans la tête. Cette exécution a été filmée, c'est la vidéo présentée sur cette page.
Franck Brinsalaro
Chargé depuis des années de protéger des personnalités, il était un des deux policier chargé de protéger Charb, dont la vie était menacée à cause de ses dessins sur Mahomet. Les islamistes n'aiment pas qu'on insiste sur les souvenirs d'Aïcha, épousée par Mahomet à l'âge de 6 ans ou 10 ans selon les sources.
Frédéric Boisseau
Agent d'entretien il était à l'accueil quand les terroristes sont entrés et a été abattu.
Le carnage
Les deux terroristes ont suivi la filière de l'école des martyrs. On leur apprend que s'ils se sacrifient pour leur cause (et pour le prestige de leurs chefs), il accèderont au paradis des élus où les attendent 72 vierges, piaffant d'impatience. Rien n'a jamais été prouvé quand à l'existence de ces 72 vierges. Elle pourraient ne plus être vierges du tout, et même avoir attrapé une maladie vénérienne. Le paradis des gens du nord, le Valhalla, est peuplé de sangliers et de chèvres. On n'a aucune raison de penser que le paradis du nord est moins crédible que le paradis du moyen orient, aussi se pourraient être 72 chèvres qui attendent les terroristes qui se font exploser ou tuer volontairement.
- Les deux frères Kouchi armés de Kalachnikov le 7 janvier 2015 se présentent au 6 rue Nicolas-Appert. Ils se sont trompés d'immeuble, c'est le local des archives. Mais les employés sous la menace leur indiquent la bonne adresse.
- Ils arrivent au 10 vers 11h30 et se trouvant face à deux agents d'entretien, en abattent un. Ils tombent sur la dessinatrice Coco avec son enfant.
- Elle les mène d'abord au 3ème étage mais ils trouvent le bon étage, et l'obligent à composer le digicode (la porte d'entrée était blindée).
- Dans la salle ils crient Allahu Akbar (manque d'imagination) et demandent qui est Charb, puis l'abattent.
- Ils tirent ensuite des rafales sur les personnes présentes et tuent ainsi 10 personnes dont le policier chargé de protéger Charb. 11 autres personnes sont blessées, certaines très gravement.
- Ils épargnent la journaliste Sigolène Vinson en lui disant: "Ce n'est pas bien ce que tu fais, mais je ne vais pas te tuer. Puisque je t'épargne, tu pourras lire le Coran". On doute qu'elle se convertisse.
- Plusieurs dessinateurs et journalistes échappent au carnage parce qu'ils étaient en retard ou avaient d'autres obligations.
- Dans la rue les deux forcenés crient encore leur refrain préféré, "Alahou Akbar!" puis "Charlie Hebdo est mort!". Ce qui est optimiste.
- Ils s'enfuient en voiture. Il rencontrent plusieurs patrouilles de polices sur lesquelles ils tirent sans blesser personne.
- Une des voitures leur barre la route, mais devant les tirs Kalachnikov, préfère reculer.
- Un des deux occupant parvient à s'enfuir. L'autre, Ahmed Merabet reçoit plusieurs balles et tombe. Les deux terroristes s'approchent et l'achèvent d'une balle dans la tête comme on le voit dans la vidéo.
- Mais la police commence à apparaître en nombre. Dans leur fuite, place du Colonel-Fabien, face au siège du parti communiste, ils percutent une volkswagen dont la conductrice est blessée.
- Rue de Meaux dans le même quartier (dans le 19ème), ils percutent un plot et doivent abandonner leur Citroën C3.
- Ils avaient alors enlevé leur cagoule. Ils volent une Renault Clio en disant au propriétaire qui n'en a rien à faire: "Si les médias t'interrogent tu diras que c'est Al-Qaïda au Yémen".
- Le plan vigipirate est activé et 3000 policiers gardent les principaux endroits de passage à Paris comme le métro.
- Mais ils sont déjà partis vers le Nord.
Dénouement
- On croit les localiser à Reims dans la soirée du 7. Une importante opération est lancée mais sans résultat.
- Plusieurs de leurs relations sont mises en garde à vue.
- Le plan épervier est lancé dans le sud du département de l'Aisne.
- Le plan Vigipirate est étendu à la Picardie.
- Ils disparaissent dans la journée du 8.
- Le 9 au matin ils volent une Peugeot 206 à Montagny-Sainte-Félicité dans l'Oise à l'ouest de l'Aisne.
- Mais les forces de police sont maintenant trop nombreuses. Ils sont poursuivis par les gendarmes sur la RN2 et tombent sur une patrouille à Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne au sud l'Oise et de l'Aisne et à l'est de Paris. Ils semblent qu'ils aient décidé de faire le tour de l'Ile-de-France. Il est clair que leur fuite n'était pas planifiée.
- Ils se retranchent dans une imprimerie vers 9h15. C'est un comble quand on vient de décimer la rédaction d'un journal.
- Ils sont alors encerclé.
- Un journaliste de BFM TV, la chaîne préférée des terroristes, parvient à les contacter. Ile prétendent être financés et en mission par Al Qaïda au Yémen et avoir été formé par Anwar al-Awlaqi dans ce pays. Celui-ci, comme beaucoup de ces chefs terroristes, a pris un drone (en 2011) qui l'a transformé en charpie.
- Chérif Kouachi déclare encore: "On est les défenseurs du prophète" (on en jugera par la suite), et "Les journalistes ne sont pas des civils, ce sont des cibles".
- A 17 heures, l'assaut est donné en même temps que dans un hypermarché casher ou se déroule une prise d'otage par un de leur comparse.
- Les deux terroristes sortent en tirant et sont abattus. Reste à voir s'ils vont retrouver les 72 vierges, ou les 72 chèvres selon les mythologies.
L'enquête
Alors que l'enquète est en cours de déroulement, des éléments apparaissent.
- Coulibaly a emprunté, grâce à une fausse fiche de salaire chez une entreprise fictive, 6000 € à Cofidis. Il a donné une partie de cet argent aux Kouachi (il l'a affirmé lui-même à BFM TV) pour acheter les armes qu'ils ont utilisées.
- Selon l'obs, des images pédophiles monstrueuses avaient été retrouvées sur les ordinateurs des frères Kouachi en 2010 (sans suite judiciaire) et sur celui d'Amédy Coulibaly qui était ausi aussi l'objet d'une enquête.
- La mère des Kouachi se prostituait pour survivre et s'est suicidée, les laissant orphelins très jeunes, leur père étant absent.
- Seul garçon avec neuf soeurs, Coulibaly entre dans la délinquance dès 15 ans. Le seul ami qu'il ait eu, Ali Rezgui, est tué dans l'attaque d'une bijouterie en 2000.
- En 2004 il est arrêté pour vol et incarcéré à Fleury-Mérogis. Il y rencontre Djamel Beghal, un recruteur islamiste et Chérif Kouachi.
- C'est à partir de 2009 qu'il se rapproche de Beghal, maintenant libéré et de l'islamisme radical.
- Ils préparent l'évasion de Smaïn Belkacem, avec Chérif Kouachi, ce qui déclenchera l'enquête de 2010.
- Durant l'incarcération de Coulibaly son père meurt d'un cancer. Libéré en 2014, il se rend au Mali sur sa sépulture.
- Saïd Kouachi a été employé plus d'un an au tri des déchets dans plusieurs arrondissement de la Mairie de Paris dans le cadre d'un contrat aidé, entre 2007 et 2009. Il refusait de serrer la main aux femmes et on le trouvait ingérable, aussi avait-il été renvoyé. (Source Le Parisien 10/01/2015).
- En octobre 2015, l'enquète révèle qu'il a reçu des instructions avant l'attentat.
Une bande de farceurs
Quelques exemples de la production plutôt douteuse de Charlie Habdo...
La première image a provoqué un attentat à la bombe dans le journal en 2011.
L'humoriste représenté sur la seconde image à déclaré après le massacre: "Moi je ne suis pas Charlie Hebdo, je suis Charlie Coulibaly", en référence au comparse des terroristes qui a assassiné quatre juifs dans un magasin casher. Pas de solidarité entre humoristes...
Charlie est-il mort?
En sortant de l'immeuble, les terroristes clament "Allahu ackar! Charlie est mort!". C'est assez loin d'être le cas, car le mercredi 14 janvier, le journal sort de nouveau avec un tirage de 5 millions d'exemplaires!
La une présente de nouveau le pseudo portrait de Mahomet qui tient une affiche "Je suis Charlie". Et cette une est reprise par quasiment tous les journaux du monde!
Voici des exemples de commentaire que l'on lit sur les forums américains...
Traduction: En tant qu'américain... il y a juste une semaine, tout ce qui concernait Charlie Hebdo m'était totalement inconnu. Maintenant je pense qu'ils sont la plus grande source d'inspiration. Je veux dire... les couilles! Ils viennent juste d'être litéralement massacrés pour avoir exprimé leurs opinions. Et qu'est-ce qu'ils font... seulement quelques jours après.. mais la même chose, et pire que jamais. C'est irréel. C'est un va te faire foutre total. C'est la première fois dans vie que j'ai pensé "voilà un foutu punk rock"... et ce n'est pas ironique.
Moi non plus je n'avais jamais entendu parler d'eux, maintenant je veux avoir tous les anciens numéros et apprendre le français pour pouvoir les lire!!!
Je ne me soucie même pas de ce magazine. Qui achète des magazines quand on a Internet? Mais dans ce cas j'en achèterai plusieurs pour montrer mon support.
De nombreux journaux avaient déjà publié des dessins après l'attentat pour afficher leur support à Charlie Hebdo...
Même dans les pays arabes...
Avant ces évènements, les caricatures de Mahomet n'étaient vues que par quelques esprits frondeurs, mais ils ont tout changé et ce sont maintenant des centaines de millions de personnes qui maintenant les regardent... Même succès pour Charlie Hebdo qui tire à 5 millions d'exemplaires!
Voilà pour la défense de Mahomet!
Ce ne sont pas deux crétins qui ont commencé comme des entonnoirs avalant sans aucun esprit critique un discours dogmatique sans fondement et qui ont fini comme des passoires, qui vont décider de ce que le monde doit lire ou non.