Faire marcher les paraplégiques

Cet article évoque les développement scientifiques nouveaux qui produisent des résultats concrets en laboratoire. Il ne propose pas de solutions médicales immédiatement disponibles.

Injections qui réparent (Avril 2022)

Le Simpson Querrey Institute for BioNanotechnology a publié ses recherches sur la réparation de la moelle épinières endommagée, qui s'avère efficace sur les souris. Une injection de molécules forme des nanofibres qui se lient aux tissus organiques pour réparer les dégâts sur la moelle épinière. Après trois mois le matériau se dégrade et est éliminé du corps.

  • Les axones sont régénérés.
  • Les cicatrices qui empêchent la régénération naturelle se réduisent.
  • La myéline se reforme autour des cellules.
  • Des vaisseaux sanguins se construsrent pour aliments les cellules dans la zone blessée.

Le but premier est d'empêcher les patients blessés ou ceux qui ont des maladies dégénératives de devenir paralytiques. Il n'est pas clair si cela a un effet et dans quelles proportions pour les blessures anciennes.

Les cellules transplantées (Octobre 2014)

C’est la dernière technique mise au point pour permettre à un paraplégique de marcher de nouveau. Une expérience menée en Pologne avec l’aide de chercheurs britannique a consisté à utiliser des cellules olfactives qui ont la propriété de stimuler le renouvellement des nerfs, et les implanter dans la moelle épinière après les savoir conservés en culture durant 15 jours. Des micro injonctions sont faites dans la zone qui est détruite. Puis des cellules nerveuses prélevées sur la cheville sont ajoutées au même endroit. Ainsi la connexion brisée de la moelle épinière a ainsi été restaurée. Le patient dit avoir ressenti comme une nouvelle naissance. Notons que le patient était paralysé depuis 2 ans. On ne sait si le traitement fonctionnera après une inaction d’une partie du corps sur une plus longue durée.

Source BBC.

Les exosquelettes

L’exosquelette est la solution la plus directe pour pouvoir marcher, sans l’intervention de la médecine.
Certains sont destinés à tous pour permettre juste de porter des charges plus lourdes, mais d’autres, tel eLEGS de Berkeley Bionics se destine spécialement aux paraplégiques.
Il sera disponible en 2011 et ceux qui l’ont déjà essayé à titre expérimental sont, dit le fabricant, réellement heureux de pouvoir se déplacer de façon autonome sans fauteuil roulant.

Des rats paralysés recommencent à marcher

Linda

Un traitement constitué de trois volets à permis de faire marcher des rats paralysés dont la moelle épinière est lésée.

Les lésions à la moelle épinière interrompent les signaux entre le cerveau et les membres et induisent la paralysie de ces derniers. Un nouveau traitement vise à a régénérer ce signal par une combinaison d’actions:

  • Absorption de produits chimiques dont la Quipazine.
  • Stimulations électriques du cordon spinéal.
  • Exercices de locomotion et techniques de réhabilitation.

Ce traitement sur des rats leur a permis de se déplacer normalement sans qu’ils ne reçoivent de signaux du cerveau. Les chercheurs sont très excités par les résultats qu’ils ont obtenu.

La Quipazine est un émulateur de sérotonine qui améliore le fonctionnement du nerf spinéal. Dans un premier temps, la prise de ce médicament et des stimulations électriques ont permis aux cobayes d’effectuer des mouvements. Puis une seconde phase d’exercices de locomotion leur ont permis de retrouver l’usage de leurs pattes et de se déplacer.

Cependant des stimulations électriques sont toujours nécessaires pour commander les mouvements. Les chercheurs suggèrent l’utilisation de prothèses électroniques pour remplacer ces stimulations électriques par les signaux neuronaux. Ils sont en train de mettre au point un appareil de ce genre. Il faudra sans doute quelques années pour aboutir à un produit commercial.

Référence: Nature Neuroscience. Numéro du 20 septembre 2009.

Implanter dans la moëlle des cellules du nez

chien-remarchant

Cette fois c’est un chien qui a retrouvé l’usage de ses pattes grâce à un nouveau traitement expérimenté par l’université de Cambridge.
A la suite d’un accident, ses vertèbres ont été brisées et il a eu les membres totalement paralysés.

On lui a simplement prélevé des cellules du nez. Ces cellules ont la propriété de favoriser le développement de fibres nerveuses. On les a donc placées dans les régions atteintes de la moëlle épinière de Henry (c’est le nom du chien, un petit daschunds). Quelques mois on été nécessaires pour que la nature fasse son oeuvre. Puis comme dans le cas précédent, l’animal a reçu une physiothérapie et a repris un entraînement sur un tapis roulant.

Dorénavant il peut gambader de façon tout à fait normale et sans l’aide d’aucun appareillage.

Les chercheurs estiment que ce procédé à un potentiel énorme. Il sera appliqué à l’homme dans quelques années.

Référence: University de Cambridge.

Les implants neuronaux

C’est une approche différente qui a été présentée lors de la conférence à la Neuroscience 2009. Krishna Shenoy un neuroscientifique de l’université de Stanford annonce un grand pas en avant par la possibilité donnée à un singe dont le bras a été anesthésié, d’utiliser sa main avec une efficacité de 77%.

La stimulation électrique fonctionnelle consiste à implanter des électrodes dans les muscles du membre paralysé, dont les impulsions sont commandées par les muscles résiduels et des appareils sont déjà commercialisés pour cela. Leur efficacité est limitée. Aussi on veut aller plus loin en les combinant avec des implants neuronaux.
Dans ce cas, la simple pensée de bouger la main se traduit par un signal électrique transmis aux implants dans le membre.

Des implants corticaux sont en cours de test sur des humains et on arrive déjà à contrôler ainsi un bras artificiel. Reste donc à combiner les deux technologies chez l’homme, l’implant neuronal et l’implant musculaire comme on l’a fait sur un cobaye.

Source Technology Review. Références: Robert Kirsch, Christian Ettier.

Autres références

L’optogénétique

Cette voie en est encore au stade expérimental. Cela consiste à utiliser la lumière pour activer les muscles en combinaison avec le système nerveux et en l’absence de connexion avec le cerveau.

Des chercheurs de l’université de Standford on d’abord expérimenté ce procédés sur des souris. Un gène produit naturellement par des algues est transféré à des souris pour coder des protéines sensibles à la lumière. Ces protéines se collent à la surface des nerfs. Un tissu formé d’un maillage de LED habillant le corps, envoie des signaux de lumière bleue qui provoquent la contraction musculaire.
Les premières expériences sur des humains ont été réalisées avec succès: des personnes paralysées sont parvenues à marcher durant quelques minutes!

Référence: Numéro de septembre de Nature Medicine.

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