Les allemands qui n'ont pas suivi Hitler

Ils ont refusé d'exécuter des ordres insensés quand tout était joué, dictés par la haine.

Henri Salmide

Heinz Stahlschmidt

Il était expert en munition et travaillait à désamorcer les mines anglaises. Lors de la retraite allemande face à l'avancée des troupes alliées, ce sous-officier mécanicien reçoit le 19 août 1944 l'ordre de faire sauter les installations portuaires, ce qui aurait estime-t-on tué 3500 personnes civiles sans gains réel pour l'Allemagne (les alliés n'étaient pas approvisionnés par Bordeaux mais plus au Nord). Après avoir rassemblé les détonateurs dans un blockaus, il le fait sauter ce qui rend alors impossible le dynamitage du port. Il est aussitôt recherché par la Gestapo, d'autant que 50 soldats allemands sont tués dans l'explosion, mais il se présente à la résistance et leur explique ce qu'il a fait, aussi des français l'hébergeront jusqu'à la fin de la guerre.
En 1947 il se fait naturaliser français sous le nom de Henri Salmide. Il sera décoré plusieurs fois plus tard par la France.

"Ma famille était Huguenode, et j'ai agis selon ma conscience chrétienne, je ne pouvais pas accepter que le port soit intentionellement détruit alors que la guerre était visiblement perdue."

Après la guerre le port à largement aidé à la restauration du pays. Lui à vécu à Bordeaux durant le restant de ses jours. Il est mort à 90 ans en 2010


Choltitz

Dietrich von Choltitz

Il devient gouverneur militaire de Paris le 1 août 1944 et le restera jusqu'à la libération le 25 août. Pour l'encourager on lui donne le titre de général d'infanterie. Il n'arrive à Paris que le 9 alors la libération par les alliés et les habitants devient inéluctable, et Hitler lui donne l'ordre le 23 de faire sauter la ville. Ici encore, il n'y a aucun objectif militaire mais seulement le désir haineux de nuire d'un homme furieux caché au fond d'un bunker à Berlin.
En prévision d'une capitulation, de la dynamite avait déjà été placée sous les ponts et les principaux monuments historiques de la ville. On n'attendait qu'un ordre pour les faire exploser, ordre que Choltitz refuse de donner, désobéissant à son chef.

Au contraire il demande à ses 17000 soldats de se rendre au général Leclerc pour éviter une bataille de rues telle qu'en avait connu Stalingrad. Il est libéré en 1947 et mourra en 1966 de maladie à l'âge de 71 ans.

Dans son bunker, Hitler demandait avec impatience au général Jodl, son chef d'état-major:

"Jodl, Je veux savoir... Paris brûle-t-il? Paris est-il en train de brûler, Jodl?"

On exalte les vertus de l'esprit civique, et dans l'armée l'obéissance aux ordres, mais quelquefois, une dose de rebellion peut être la meilleure des choses. La destruction de Paris n'aurait rien apporté à l'Allemagne d'après-guerre.

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